Colonel Jean Adias

 

 

Né le 21 octobre 1921 à PAU ; décédé le 10 Août 2020 à GAN.

Il commence sa prestigieuse carrière de pilote à l’aviation populaire en 1937.

Il est breveté le plus jeune pilote de tourisme de France en 1937.

Reçu en 1938 au concours pour rentrer à l’école de formation des Sous-Officiers à Istres. Il y avait 2000 candidats pour 80 places : il est classé 23 ème ..

Le 25 novembre 1939, il est engagé volontaire pour la durée de la guerre.

Breveté pilote militaire en 1940, il choisit le bombardement. Il rejoint pour sa formation le centre d’instruction de Marrakech,sur Bloch 210 baptisé le cercueil volant, car de nombreux accidents ont eu lieu en raison de la fragilité de ses moteurs.

Affecté en 1941 à la 25 ème escadre de bombardement basée à Tunis el Aouina, il participe à la campagne de Tunisie contre l’Afrika korps du Maréchal Rommel.

Le caporal-chef Adias quitte l’activité fin 1942 et est rappelé comme sergent, en mai 1943, à Aix-en-Provence à la 1 ère région aérienne. Après un bref séjour au Maroc, à Kasba-Tadla et Casablanca, il rejoint en avril 1945, le centre de pilotage d’Orangeburg aux Etats-Unis pour une nouvelle formation. Au cours d’un vol de surveillance côtière dans le golfe du Mexique, avec son instructeur américain, il repère le sillage d’un sous-marin allemand qui s’apprête à attaquer un convoi de pétroliers. Après avoir informé le commandant du convoi, le sous-Marin, un U-230 sera coulé par l’escorte du convoi.

A son retour des USA en févier 1946, il est sergent-chef et est affecté à l’école des mitrailleurs-navigateurs-bombardiers à Cazaux puis, en novembre 1947, au groupe de liaisons aériennes 50, à Ivato sur l’Ile de Madagascar, lors de l’insurrection malgache, épisode sombre de la colonisation française. A cette époque héroïque, digne des années 1914-1918 disait-il, le bombardement se faisait encore en larguant des bombes de 50kg par la porte latérale. Les manipulations sont difficiles et les risques d’explosion en vol omniprésents. Il est nommé sergent le 1 er mars 1949.

En octobre 1952, alors qu’il est adjudant-chef, il est volontaire pour un premier séjour en indochine, à Tan-Son-Nhut, avec le groupe de transport 2/63 « Sénégal ». Ce groupe de transport, équipé de DC-3 Dakota, assure le ravitaillement des postes isolés par le Vièt-Minh et prend une part active aux opérations de la Plaine des Joncs et de Cochinchine.

Nommé » sous-lieutenant le 1 er janvier 1954, il repart à Vientiane pour un second séjour en Extrème-Orient.

Le 20 novembre 1953, débute l’opération Castor. Une armada aérienne de 160 Dakota déverse sur les zones de largage de Dïen Biên Phu plusieurs bataillons de parachutistes et des tonnes de matériel. Un terrain improvisé par le Génie sera utilisé intensivement jusqu’au jour où la DCA et les obus de mortier le rendront impraticable. Il faudra alors larguer les charges à très basse altitude afin d’accroître la précision du largage tout en augmentant les risques pour l’intégrité de l’aéronef et de son équipage.

Il participe à cette bataille en effectuant 105 missions au dessus de la cuvette de Diên Biên Phu entre janvier et mai 1954 date de l’arrêt du feu.Il termine la guerre d’indochine avec un total de 724 missions de guerre en 3187 heures de vol.

Il passe une année à l’Escadrille d’instruction des troupes aéroportées à PAU et est volontaire pour partir en Algérie. Après un court séjour à Tunis El- Aouîna, en octobre 1956, le Lieutenant Adias est affecté à Colomb-Béchard, au groupe saharien de reconnaissance et d’appui 78 « Tindouf », sur trimoteur Junkers JU52 « Toucan », avec pour mission l’interception et la destruction des caravanes de fellagas venant de Lybie ou du Rio Oro.

En septembre 1957, il rejoint Maison Blanche au groupe de transport 3/62 « Sahara », sur DC-3 Dakota puis sur Nord 2501. Le 1 er jancier 1960 il est nommé capitaine.

Il termine la guerre d’Algérie en 1962 avec 429 missions de guerre en 1150 heures de vol.

Il est affecté en juillet 1962, à l’Escadron Aérien de Recherche et de Sauvetage 99 à Toulouse Francazal sur quadrimoteur Lockheed L749 « Constellation ».Il participe à de nombreuses missions de sauvetage terrestre et maritime dans le monde entier et sauve ainsi un nombre important de vies humaines. Nommé commandant, il prend ensuite le commandement de cet escadron et en décembre 1967, devient chef des Moyens Opérationnels de la base aérienne 101, ce qui revient à un commandement d’escadre, cas unique pour un officier sorti du rang.

Après sa demande de mise à la retraite comme officier de réserve active avec le grade de lieutenant-colonel, il est affecté à la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan qui administre le Centre air de perfectionnement et d’information des réserves de PAU dont il prend le commandement.

Le 04 octobre 1983, il est admis à l’honorariat avec le grade de colonel. Il est donc libéré de ses responsabilités de réserviste mais il pratique toujours une intense activité dans les domaines associatifs et de l’aviation civile, en étant instructeur et pilote-largueur. Il pilote aussi dans de petites compagnies aériennes.

Ainsi, au cours de sa carrière entièrement vouée à l’aviation, le colonel Jean Adias a effectué plus de 38000 heures de vol sur 134 types d’avions différents qui vont du « pou du ciel » de 25 ch au quadrimoteur Lockheed « Constellation » développant 10000 ch. Il totalise 1241 missions d guerre en 4629 heures de vol.

Deux faits exceptionnels marqueront à jamais le début de sa jeune carrière d’aviateur.

- En 1936, alors qu’il est interne au collège de Betharram, après la conférence prononcée par Jean Mermoz, il est désigné pour déjeuner à sa table, en face de cette icône de l’Aérospatiale qu’il admire tant.

- En 1939, il est copilote du capitaine Antoine de Saint Exupéry pour un aller-retour Toulouse-Frankazal – Le Bourget, sur Bloch 210.

 

Il est titulaire de nombreuses décorations et distinctions françaises et étrangères :

Commandeur de la Légion d’honneur (1977)

Médaille Militaire (1950)

Grand’croix de l’Ordre National du Mérite (2019)

Croix de guerre avec 6 citations à l’ordre de l’Armée (palmes)

Croix de la Valeur militaire avec 2 étoilesde vermeil, 3 d’argent et 1 de bronze

Médaille de l’aéronautique (1965)

Officier de l’Etoile de la Grande Comore (1950)

Chevalier de l’Ordre de l’Etoile d’Anjouan (1953)

Mérite militaire Thaî (1954)

 
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