À Lescar, le lac des Carolins s’offre une renaissance

Le lac des Carolins de Lescar a été remis en eau ce vendredi, seize mois après une vidange malveillante.

Jean-Philippe Gionnet
PAR  KEVIN ESTRADE , PUBLIÉ LE 5 JUIN 2022 À 18H54, MODIFIÉ À19H40.
 

Un peu moins de deux ans après avoir été vidé suite à un acte malveillant, le lac des Carolins de Lescar a été remis en eau ce week-end. Une véritable résurrection pour ce site construit dans les années soixante.

La vie est revenue comme il se doit ces derniers jours autour du lac des Carolins. Seize mois après la vidange sauvage de ce plan d’eau pensé en 1966 par le Lescarien Léon Crabé, le lac a été remis en eau après de gros travaux de réaménagement. Pour l’occasion, la Ville de Lescar avait mis les petits plats dans les grands avec un marché des producteurs, un pique-nique solidaire, une journée pêche et une inauguration en présence du frère du fondateur du lac, Charles Crabé.

Une longue histoire

« Quel plus bel écrin que le lac des Carolins en ce dimanche 5 juin, journée mondiale de l’environnement », s’est réjoui la maire de Lescar, Valérie Revel, au moment d’inaugurer ce « nouveau » lac des Carolins où les fameuses tortues Cistude ont pu faire leur retour.

À ses côtés, Charles Crabé, 97 ans, savoure. Cinquante-six ans plus tôt, l’endroit n’était alors qu’un champ loué par son frère Léon. Ce dernier - décédé en 1991 - va alors imaginer puis creuser ce plan d’eau tout en y plantant les nombreuses essences qui sont encore présentes aujourd’hui.

 

 La maire de Lescar, Valérie Revel, avait invité pour l’occasion Charles Crabé, le frère du créateur du lac, Léon Crabé.

Jean-Philippe Gionnet

« On n’avait pas de grands moyens. Heureusement, mon frère était représentant en machines agricoles, ça nous a bien aidés », sourit celui qui a aidé à débroussailler le site puis à creuser le lac : « Je n’habitais pas Lescar mais je venais donner un coup de main dès que je pouvais ».

Ensemble ils vont alors créer un canal pour alimenter le lac avec l’eau de la rivière Ousse-des-Bois. Ils vont également planter de nombreux arbres, dont des carolins qui vont ensuite donner leur nom au site. Au fil des ans, l’endroit devient un lieu prisé des Lescariens qui aiment s’y promener et y flâner. En 1988, Léon Crabé passe la main et rend son tablier. La commune récupère alors l’exploitation du site avec l’amicale des pêcheurs du gave de Pau.

Dès années plus tard, le 17 septembre 2020, le lac est vidé à la suite d’un acte malveillant. « Ce fut un choc et un désastre écologique », se souvient Valérie Revel qui précise que l’enquête pour retrouver l’auteur du méfait est « toujours en cours ».

Depuis cette vidange sauvage, la commune a toujours eu l’ambition de reremplir le lac. « Nous avons rebondi », assure la maire qui s’est notamment appuyée sur le travail mené par l’équipe municipale précédente, en particulier par le maire d’alors, Christian Laine et son adjoint à l’urbanisme, Francis Chauvelier. Ces derniers avaient prévu de mener des travaux sur le site. Un projet que la nouvelle équipe va alors reprendre et adapter à la situation nouvelle causée par la vidange. « Nous avons réalisé un curage partiel des vases, car le lac était envasé. Nous avons également consolidé les berges, mais aussi créé et rénové les pontons », rappelle la maire.

175 000 euros de travaux

Au total, les travaux du lac auront coûté 175 000 euros, financés à la fois par l’Agglo de Pau, la commune de Lescar mais aussi l’Agence de l’eau Adour-Garonne. Le projet prévoit également une deuxième tranche, qui concernera l’aménagement des abords. Un sentier pédagogique qui sera entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite, sera créé tandis que le site sera entièrement équipé en mobilier urbain. Enfin, une aire de jeu pour les moins de trois ans sera construite.

 

  Les pêcheurs étaient présents en nombre pour la réouverture du lac.

Jean-Philippe Gionnet

De quoi redonner de la vie à ce qui est aujourd’hui l’un des poumons verts de l’agglomération. Un endroit paisible qui rappelle beaucoup de souvenirs aux Lescariens mais aussi à Charles Crabé, qui, seize mois après la vidange sauvage du lac, a une pensée pour Léon. « Mon frère l’avait déjà vidé à l’époque afin de le nettoyer », rembobine le nonagénaire qui se souvient qu’après avoir rerempli le lac, son frère avait imaginé un procédé pour éviter toute vidange sauvage. « Quand ils ont réussi à le vider quand même, j’ai pensé à lui », poursuit Charles Crabé, « heureux » aujourd’hui de voir les habitants s’emparer de nouveau du lac.

 

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